Pour Lidl, avec Bativigie la prévention du travail dissimulé est à bonne enseigne
En l’espace de quelques décennies, Lidl a su s’imposer en France jusqu’à figurer sur le podium des enseignes préférées des Français et même occuper la première place pour le pouvoir d’achat. Un succès croissant qui se traduit par la rénovation et la construction d’une centaine de nouveaux supermarchés chaque année. Le département immobilier conduit la réalisation de près de 200 000 m2 de nouvelles surfaces commerciales par an (1), en mettant la prévention au premier rang des préoccupations sur les chantiers. Parmi ses missions, le service Hygiène, sécurité, qualité et environnement (HSQE) lutte aussi contre le travail dissimulé en s’appuyant sur la solution Bativigie. Une vigilance sous-traitants systématisée et simplifiée, qui s’exerce efficacement sur plusieurs dizaines de milliers d’intervenants du BTP, comme en témoignent Alexandre Baudart, responsable du service construction supermarchés, Romain Recq, responsable HSQE et Zakaria Benbia, coordinateur HSQE.
Pourquoi faire appel à une plateforme numérique de vigilance sous-traitance ? Comment Lidl s’est engagé dans cette démarche ?
Alexandre Baudart : La prise de conscience des risques et de nos responsabilités en la matière s’intègre à notre politique globale de prévention, considérée comme essentielle par notre comité exécutif. La prévention est un sujet majeur pour Lidl.
La création, au milieu des années 2010, du service HSQE (Hygiène Sécurité Qualité Environnement) a été une pierre angulaire, le point de départ de notre démarche pour améliorer le contrôle de conformité des personnels sous-traitants sur nos chantiers.
Romain Recq : En tant que constructeur de premier plan, nous nous exposions forcément à des contrôles des autorités publiques. Nous menons en effet chaque année, partout en France, plus de 100 chantiers pour la réalisation de nouveaux supermarchés, qui font appel à des dizaines de milliers d’intervenants du BTP.
Il suffit d’avoir vécu un contrôle dans lequel l’inspection du travail, l’Urssaf et la gendarmerie dépêchent une cinquantaine d’agents et suspendent le chantier le temps de procéder aux vérifications pour comprendre qu’il est préférable de disposer d’un process solide.
AB : Or, nos procédures étaient insuffisamment structurées pour réellement faire face au risque, qui est aussi un risque pénal, il faut le rappeler. Les équipes procédaient en interne de manière manuelle, sans standardisation, avec des risques d’erreurs. Alors que les contrôles doivent être exercés dans la durée, un suivi manuel ne pouvait apporter toutes les garanties. Nous nous sommes alors posé la question d’être accompagné.
RR : Notre service juridique avait eu connaissance de l’existence de la plateforme Bativigie. Nous avons dans un premier temps souhaité expérimenter le dispositif sur un chantier test, en 2017. La première évaluation a montré que la solution était très sécurisante pour notre devoir de vigilance. Nous avons donc rapidement décidé de l’étendre à l’ensemble de nos chantiers en France.
Quelles ont été les principales avancées ?
RR : Avec Bativigie, nous avons dès lors pu nous reposer sur une structure dédiée, avec un outil « user friendly », des ressources et un support permanent, pour nous et nos équipes en région comme pour les entreprises utilisatrices.
Comment les entreprises se sont-elles emparées du dispositif Bativigie ?
AB : Les freins au changement ont été vite levés. Certains, en interne et côté entreprises, s’étonnaient du nouveau process : « mais puisque nous avons la carte BTP, nous sommes déjà couverts… ». Nous avons dû faire œuvre de pédagogie, pour expliquer que la carte BTP est une des conditions, mais qu’elle n’est pas suffisante. C’est juste une « part du gâteau » en termes de responsabilités…
RR : Oui, l’intervenant salarié d’une entreprise, en CDI, qui est employé tout au long de l’année par cette même société, sera « couvert » par la carte BTP. Mais ce n’est pas le cas d’un grand nombre de personnels sur les chantiers. Tous ne s’inscrivent pas dans ce cas de figure rassurant : on peut avoir chez les sous-traitants des prêts de main d’œuvre, de l’intérim, des travailleurs détachés… Pour vraiment couvrir l’intégralité du risque, on a besoin d’aller plus loin, et c’est le cas avec Bativigie.
Et par ailleurs, cela permet de maîtriser la sous-traitance, de savoir qui est réellement sur le chantier, pour que chaque opérateur soit bien intégré aux démarches de prévention et de sécurité. Sur ce plan, la plateforme constitue un outil puissant.
AB : Plus globalement, pour accompagner la mise en place de Bativigie, nous avons organisé des sessions de formation, non seulement à l’outil, mais aussi pour rappeler à chaque partie prenante les responsabilités juridiques qui leur incombaient.
Zakaria Benbia : Sur l’outil lui-même, des formations en ligne sont menées avec les équipes Bativigie pour apporter des réponses aux entreprises utilisatrices. Mais surtout, au besoin, une personne est chez Bativigie dédiée au support, avec une hotline très disponible, compétente et efficace. Passé le premier chantier, on constate que les entreprises ont bien intégré les procédures.
Le service a-t-il évolué depuis sa mise en place ?
RR : Oui, un point essentiel a été la proposition de Bativigie d’intégrer également les contrôles sur le terrain, avec un prestataire externe missionné. Cela a donné l’impulsion décisive pour que le dispositif puisse fonctionner à plein régime.
AB : Cette prise en charge « clé en main » y compris sur les contrôles, elle est venue dans le cadre d’une co-constuction du service avec les équipes Bativigie. C’est une vraie dynamique d’amélioration continue, qui s’est aussi traduite par l’inscription du process dans nos marchés. Nous sommes passés de l’opérationnel au contractuel. Toutes les entreprises soumissionnaires sont aujourd’hui informées en amont, et sur tous nos chantiers que la mission de vigilance sous-traitance a un caractère obligatoire. La non-résolution des problèmes sur la plateforme pourrait même potentiellement donner lieu à des pénalités, au même titre que le non-port des EPI ou les retards de chantier.
Quel bilan, après 4 ans de Bativigie sur vos chantiers ?
AB : Nous bénéficions aujourd’hui d’un dispositif fiable, qui a simplifié notre devoir de vigilance et de contrôle sur l’ensemble de nos chantiers, pour environ 25 000 intervenants. C’est une réelle avancée.
RR : Et c’est une démarche qui porte ses fruits, à plusieurs niveaux. En premier lieu parce que les autorités de contrôle ont bien compris notre action et ont conscience que l’effort d’inspection n’est plus à porter sur nos chantiers. Mais au-delà, nous avons gagné une reconnaissance en tant qu’acteur exemplaire dans la lutte contre le travail dissimulé et la prévention des risques de manière générale. Ainsi, la Carsat avec qui nous menons un partenariat national, nous convie à témoigner sur nos actions et leurs résultats, dans des événements professionnels, pour en quelque sorte « répandre la bonne parole » !
AB : C’est aussi, pour nous, pour Lidl, un moyen de nous engager pour la préservation de l’emploi légal sur les territoires où nous construisons. Quand nous investissons plusieurs centaines de millions d’euros chaque année, il est essentiel que cela se fasse au profit d’entreprises respectueuses de la légalité. Cela va de pair avec nos objectifs de limiter la sous-traitance à un seul rang et de faire travailler 80 % de sociétés régionales sur nos chantiers. Ce sont des engagements RSE qui trouvent une traduction concrète ; Bativigie en est une des forces motrices.
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